Que le fils du Président ne soit pas devenu Président de l'Etablissement Public d'Aménagement de la Défense ne retardera pas le projet d'agrandissement du « plus grand quartier d'affaires », on rasera des tours qui n'ont pas quarante ans pour en construire de plus hautes, et ceci à grands frais.
Au fait « aux frais de qui ?» et d'où provient cet argent des grandes sociétés s'il n'est le fruit du travail de leurs employés, augmenté des bénéfices faits sur le dos des citoyens-consommateurs ?
Pourquoi donc tant de grands immeubles de bureaux, et si peu de bureaux de plein pied ? Pour gagner de la place ? Peut-être, mais quand on a de l'argent, peu importe le prix du mètre carré de terrain et, pour travailler, un bureau de plein pied, avec un arbre et un jardin autour, c'est mieux, non ?
Eh bien, non, et non, car il faut DO MI NER ! Et, depuis Babel, c'est bien connu, pour dominer, il faut être haut placé, élevé, jusqu'aux nues. Plus la tour est haute, plus la Société Anonyme est importante : PDG et Directeur, dans leurs bureaux situés en haut de la tour, au dessus de tous leurs subordonnés, peuvent alors se prendre pour Dieu le Père...
Le bureau c'est aussi un meuble. Les rois avaient leur trône, de préférence surélevé, le roi s'exposait à la vue de sa cour, des ambassadeurs étrangers et de son peuple, il s'exposait sans vergogne car il était « sacré » et, sacrebleu, ça donne de l'assurance d'être « sacré », même si l'on est qu' un con sacré.
Le bureau c'est aussi un meuble. Les rois avaient leur trône, de préférence surélevé, le roi s'exposait à la vue de sa cour, des ambassadeurs étrangers et de son peuple, il s'exposait sans vergogne car il était « sacré » et, sacrebleu, ça donne de l'assurance d'être « sacré », même si l'on est qu' un con sacré.
Le PDG, le Directeur, n'ont pas cette assurance, ils savent qu'ils n'ont rien de « sacré »... même et surtout leur cul ; alors ils le cachent dans un imposant fauteuil derrière un meuble massif au dessus duquel on ne voit qu'un bout de buste et la tête.
On voit aussi les mains, surtout quand elles se lèvent vers le ciel pour le prendre à témoin en jurant les grands dieux qu'IL n'a jamais vu un tel incapable ! « L'incapable », lui, est en face de LUI, à distance respectueuse, debout, ou assis sur un siège de préférence un peu bas, il est tout entier exposé à la vue, des pieds à la tête. Le CHEF, tout en l'apostrophant, peut juger de son habillement, du brillant des chaussures et du pli du pantalon et, si ce qu'il voit ne lui dit rien qui vaille, il peut en conclure qu'il a encore en face de lui, un de ces « loosers » dont sa chère entreprise n'a rien à foutre. « L'incapable » est mis dehors sans autre forme de procès, comme Adam et Eve l'ont été du Paradis ; avec la poésie en moins car manquent l'archange et son épée flamboyante; l'agent de Sécurité qui veille à la porte n'a pas d'ailes, il se contente de larges épaules, son visage n'est pas lumineux comme celui de l'archange fidèle, mais sombre et neutre, il en est le gardien et on ne cassera pas le BUREAU avant de l'avoir écarté !
Luc.


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