vendredi 16 mai 2014

IL ÈTAIT UNE FOIS



Il était une fois...
 
Il y a  environ 2000 ans, naissait un enfant dont on a dit plus tard  qu’il n’avait pas de père. Qu’il naissait parce qu’un homme aimait trop sa mère pour la laisser lapider : Joseph dit que Marie  était sa femme. Par ce premier amour, la mère et l’enfant  purent  vivre. C’est  ce que l’on a dit  plus tard, car devenu adulte cet enfant  étonna.
Mais ses contemporains disaient qu’il était le fils du charpentier du village, un métier fort considéré et  utile.
Jésus passait pour quelqu’un un peu « fou », sa famille le disait haut et fort . De sa famille il ne parle guère, et un jour il dit que sa famille c’est ceux qui l’écoutent.
Toute sa vie l’enfant, puis l’adulte honora la fonction paternelle.

Curieusement il ne sembla pas trop mettre en « avant » la fonction maternelle. Il est vrai que dans son pays, à son époque, la société valorisait le père, le patriarche...

Cependant, il a une attitude  bienveillante vis à vis des femmes. Notamment pour celles qui sont les plus méprisées, bien que tolérées (par nécessité) : les prostituées.

La fonction maternelle des femmes, tellement mise en avant dans toutes les civilisations, ne retient que peu son attention sauf quand une femme veut sauver son enfant, mais les pères le veulent aussi  et jésus en donne des exemples fameux. 

Tôt il manifeste des tendances mystiques. A son époque au sein de la société dont il fait partie, il y a un bouillonnement d’idées et d’actions. Il vit dans un environnement bouleversé, en évolution.

Avant de parler devant tous, il a vécu une enfance, une adolescence et l’âge d’un jeune homme... Il n’a pas connu la vieillesse du corps.
 Il aimait vivre, il aimait la compagnie des hommes et des femmes, il savait se faire aimer, il était « bon compagnon », ne boudant ni la nourriture ni le vin.
A-t-il respecté la coutume qui voulait que les jeunes gens se marient tôt ? Nul ne sait... était-il un rabbi « officiel »  nul ne le sait.

En tout cas la question sexuelle n’était pas la première priorité  de sa prédication ; il préférait s’occuper des « méprisés » de la société où il vivait : les enfants les personnes malades (la maladie était considérée comme une punition divine..) les prostituées qui rendaient des services considérés comme « honteux » et méprisés comme tels...
Il disait, et c’était choquant à ce temps là, qu’un jour les hommes n’auraient plus besoin de temple : les hommes eux-mêmes seraient les temples où « le Père » habiterait...
Plus besoin de prêtres  non plus ; les prêtres se disent intermédiaires entre Dieu et les hommes.
Certes il parlait toujours  du père  quand  il évoquait la présence et l’amour  divin. Mais il vivait dans une société patriarcale.
Il était impensable à cette époque,  qu’une femme puisse faire passer un message qui serait reconnu du monde entier. Maintenant encore cela parait difficile car notre société est encore marquée par le patriarcat.

Il disait que là où l’on vivait après la mort il n’y avait plus de sexe, ni homme ni femme ! C’était très choquant. En effet les hommes  s’enorgueillissaient de leur sexe...Et encore maintenant ils le font.
Il avait des réactions passionnées, mais savait aussi prendre son temps pour écouter.
Il savait lire, et probablement écrire. Mais il n’a pas écrit ses paroles, ni ses actes ; il vivait dans une société  où la transmission était orale. Mais il savait peut-être aussi que les façons de penser et de vivre se modifieraient ? Ou du moins en avait-il l’intuition ?
Non il n’était pas un « politique ». Il n’aborde pas le sujet de l’organisation pratique de la société, ce qui pour nous actuellement peut paraitre gênant.

Il ne dit apparemment pas de mal de l’occupant, il stigmatise les « profiteurs » de tous bords, cependant il ne reconnait pas  l’empereur romain comme  un dieu. Comme tous ses contemporains juifs d’ailleurs.

Son message, ce qu’il voulait dire à ses contemporains, devait être entendu par tous les hommes au travers des siècles : aimez, aimez : vous-mêmes, les autres,  la « création » et l’Origine de cette création, qu’il désigne comme vivante et aimante.
Avec cela faites une bonne société humaine : à vous de jouer.
Jean :
« Jésus lui (à Marie  Madeleine) dit : « Marie ! » elle se tourne vers lui et lui dit : « rabbouni ! » se qui veut dire « maître » dans la langue des juifs. Jésus reprend : « cesse de vouloir me toucher, je ne suis pas encore monté vers le père. Va plutôt vers mes frères pour leur dire que je monte vers mon  Père et votre Père vers mon Dieu et votre Dieu. »
En fait il était « à part » dans sa société : juif, mais pas tout à fait selon les critères « officiels ».
Et aujourd’hui serait-il « chrétien » ? Il est permis d’en douter.
Peut-être dirait-il comme Gandhi : « je suis hindou, je suis musulman, je suis juif, je suis chrétien, je suis bouddhiste … »
Françoise  Jaisson.


mercredi 16 avril 2014

Pourquoi Jésus ?


Moutarde


POUR  QUOI  JÉSUS ?



Ce 30 décembre 2013, dans un culte célébré à Jérusalem, il est dit : « Jésus, toi qui est venu pour effacer les péchés… ». Il est vrai que  ce thème remplit des pages d’Épitres attribuées à  Paul et de Jean, mais il est discret dans les trois premiers évangiles (Matthieu, Marc et Luc).

Jésus est-il vraiment « l’agneau » du sacrifice destiné à apaiser « la colère des dieux », non, même pas ! «  La colère de Dieu »…la colère de celui qu’il appelle « Père » ?
Où donc est-on parti ?  Dans quelles horreurs comme  « Bienheureuses fautes !» qui nous ont mérité un tel Sauveur torturé sur une croix, comme une chauve-souris clouée sur la porte de l’étable … ?

Jésus est-il venu pour cela, qui va à l’encontre de toute justice, à l’encontre de tout amour,  paternel ou maternel ? Ce sacrifice serait-il le sens de sa vie, comme le disent Paul et Jean ?
Et sa venue n’aurait-elle rien à dire aux innocents ?

Certes, qu’il nous annonce, -comme Mahomet le rappellera à juste titre plus tard quand les chrétiens l’auront mise au placard-, l’infinie miséricorde de Dieu, cela est important : Dieu pardonne. Mais il n’a que faire des sacrifices !

Jésus n’est-il pas d’abord venu pour sauver Israël ?

D’ABORD étant pris ici dans ses deux sens : principalement, et, au départ.
Si Jérusalem avait écouté ce Messie, elle n’aurait pas été détruite en 72. Non parce qu’elle n’aurait plus péché, Jésus ne prêche guère la morale, Moïse s’en est chargé avant lui. Jérusalem a été détruite parce qu’elle a recouru aux armes, ce que récuse Jésus. Jésus fait écho, en ce temps et au Moyen-Orient à l’exhortation visionnaire du Bouddha, cinq siècles auparavant, dans cette Inde alors si lointaine : « N’utilisez pas les armes ! »

Dépassant la Loi de Moïse sans l’abolir, Jésus propose une tout autre façon de vivre, un « Royaume de Dieu » qui ne repose pas sur la culpabilité et la peur du châtiment, mais sur l’amour des uns pour les autres, un « royaume » où il n’y a plus ni maître ni serviteur.
Jésus est venu dire que son Père est amour et que tout être humain est appelé à devenir comme lui parfaitement aimant ce qui est autre chose que de devenir parfaitement moral.

Étymologiquement, le péché, « peccatum », c’est la faute, l’erreur. Si Jésus « prend sur lui le péché », tout au plus cela peut-il être compris dans le sens où Jésus vient, parmi d’autres, corriger les erreurs de l’humanité ; et Dieu sait combien elles étaient nombreuses alors!
Mais l’humanité est encore dans l’erreur  quand elle se déchire en guerres multiples pour, comme le suggère le diable dans sa dernière tentation, « avoir le pouvoir sur toutes les nations ». L’humanité est toujours dans l’erreur quand elle donne le pouvoir à l’argent et déchire la solidarité entre les humains au lieu de l’étendre à tous, détruisant ainsi aussi bien l’individu, qui se retrouve seul, que la société qui perd alors tout sens et court à sa perte.

Tentant jusqu’au bout d’être écouté comme Messie par les juifs et ayant échoué dans ce destin restreint, Jésus finit comme prophète pour le monde entier.
                
 Condamné d’avance par ceux qui dominaient la société juive du temps, il sera exécuté comme tant d’autres prophètes venus ou à venir.
Sera-t-il un jour écouté par ce « monde chrétien », aujourd’hui dominant sur Terre et tellement soumis aux   « démons » de l’argent ?

          Par bonheur le message de Jésus a largement débordé le cercle des chrétiens !

samedi 4 janvier 2014

NOËL 2013



                                                                                                               Noël  2013

Je crois  qu’une bonne nouvelle exceptionnelle a été annoncée  à la Terre il y a environ 2000 ans.
Elle n’était pas la première car, dans l’Histoire de l’humanité, des êtres humains avaient parlé et dit du neuf, découvrant, intuitivement, ou par la réflexion, ou par inspiration, des choses qui faisaient avancer l’humanité.
Mais, cette fois là, la parole prononcée retournait les idées reçues dans la société où elle apparaissait. Elle ébranlait aussi bien la vie individuelle de chacun que la vie sociale, politique et économique de la société. Elle ne visait pas à détruire la religion de ce peuple mais elle en secouait les structures et les lois comme un grand séisme.

Celui qui portait cette parole multipliait les guérisons, manifestant le caractère global de la maladie, et signifiant très clairement que maladies et infirmités ne sont ni des sorts, ni des punitions voulues par on ne sait quelle divinité. Ses paroles et ses actes exaltait constamment l’immense valeur de la vie de chaque être humain, quel qu’il soit.

Cette parole renversait les archaïsmes de la société, elle mettait la femme égale de l’homme, l’enfant au centre du monde, redonnait toute leur dignité aux humiliés, aux rejetés, aux étrangers, elle exaltait les valeurs du cœur : l’amitié, la confiance, l’engagement pour autrui, la générosité, la sincérité, l’amour inconditionnel.

Sa parole et son action remettait rigoureusement l’argent et la richesse à leur place de simples outils, sans aucune valeur aux yeux de celui qu’il appelait « père » de façon constante.
Sa parole était pleine de douceur pour les petits, les lépreux, les prostituées, tous ceux que la bonne société des religieux méprisait comme coupables, pécheurs, hérétiques , tordus, ignorants et pleins de vices…

Sa parole ne devenait acerbe qu’envers les hypocrites, les « savants » bien en vue, les prêtres, et les théologiens, chaque fois qu’il les surprenait dans leurs discours trompeurs et leurs actes discordants.
Rien d’étonnant à ce que les puissants de ce temps aient voulu faire taire cette parole en supprimant celui qui la propageait partout.

L’homme a été torturé, condamné et exécuté comme un brigand…, tué mais non détruit.
Dans les siècles qui ont suivi les lourdeurs humaines n’ont cessé d’interpréter le message à leur guise ou simplement selon leurs intérêts personnels. Des religions l’ont accaparée, se revendiquant chacune d’être la seule « fidèle », n’hésitant pas à s’entretuer pour cela, un comble pour des « disciples »  de celui qui avait si bien condamné l’usage de la force et s’était laissé arrêter sans résistance. Comme les religions antiques, les religions « chrétiennes » ont recréé des prêtrises, des rites, des « sacrements » et recherché l’appui des puissants, quels qu’ils fussent. Comme toutes les religions, elles se sont enfoncées dans des dérives croissantes, initiées dès le décès des « inspirés » dont elles se prévalent, persécutant ou bâillonnant ceux qui tentaient de revenir aux origines. Mais toujours elles ont rassuré et soutenu leurs fidèles. 

On peut rêver que chaque religion s’examine, s’interroge sur son évolution et secoue les cendres accumulées, alors l’étincelle de vérité que chacune contient dans ses racines  brillerait de nouveau : quel progrès pour l’humanité, quelle paix enfin possible !
Dans la réalité, la parole est restée toujours féconde, elle a toujours échappé à ceux qui tentaient de l’asservir. Inspirée d’un amour universel, elle a resurgi là même parfois où personne ne l’attendait, elle reste la source d’une nouvelle humanité.

  Luc