Il était
une fois...
Il y a environ 2000 ans, naissait un enfant dont on
a dit plus tard qu’il n’avait pas de père.
Qu’il naissait parce qu’un homme aimait trop sa mère pour la laisser
lapider : Joseph dit que Marie
était sa femme. Par ce premier amour, la mère et l’enfant purent
vivre. C’est ce que l’on a
dit plus tard, car devenu adulte cet
enfant étonna.
Mais ses contemporains disaient qu’il
était le fils du charpentier du village, un métier fort considéré et utile.
Jésus passait pour quelqu’un un peu
« fou », sa famille le disait haut et fort . De sa famille il ne parle
guère, et un jour il dit que sa famille c’est ceux qui l’écoutent.
Toute sa vie l’enfant, puis l’adulte
honora la fonction paternelle.
Curieusement il ne sembla pas trop
mettre en « avant » la fonction maternelle. Il est vrai que dans son
pays, à son époque, la société valorisait le père, le patriarche...
Cependant, il a une attitude bienveillante vis à vis des femmes. Notamment
pour celles qui sont les plus méprisées, bien que tolérées (par
nécessité) : les prostituées.
La fonction maternelle des femmes,
tellement mise en avant dans toutes les civilisations, ne retient que peu son
attention sauf quand une femme veut sauver son enfant, mais les pères le
veulent aussi et jésus en donne des
exemples fameux.
Tôt il manifeste des tendances mystiques.
A son époque au sein de la société dont il fait partie, il y a un
bouillonnement d’idées et d’actions. Il vit dans un environnement bouleversé,
en évolution.
Avant de parler devant tous, il a
vécu une enfance, une adolescence et l’âge d’un jeune homme... Il n’a pas connu
la vieillesse du corps.
Il aimait vivre, il aimait la compagnie des
hommes et des femmes, il savait se faire aimer, il était « bon
compagnon », ne boudant ni la nourriture ni le vin.
A-t-il respecté la coutume qui
voulait que les jeunes gens se marient tôt ? Nul ne sait... était-il un
rabbi « officiel » nul ne le sait.
En tout cas la question sexuelle
n’était pas la première priorité de sa
prédication ; il préférait s’occuper des « méprisés » de la
société où il vivait : les enfants les personnes malades (la maladie était
considérée comme une punition divine..) les prostituées qui rendaient des
services considérés comme « honteux » et méprisés comme tels...
Il disait, et c’était choquant à ce
temps là, qu’un jour les hommes n’auraient plus besoin de temple : les
hommes eux-mêmes seraient les temples où « le Père » habiterait...
Plus besoin de prêtres non plus ; les prêtres se disent
intermédiaires entre Dieu et les hommes.
Certes il parlait toujours du père quand il évoquait la présence et l’amour divin. Mais il vivait dans une société
patriarcale.
Il était impensable à cette époque, qu’une femme puisse faire passer un message
qui serait reconnu du monde entier. Maintenant encore cela parait difficile car
notre société est encore marquée par le patriarcat.
Il disait que là où l’on vivait après
la mort il n’y avait plus de sexe, ni homme ni femme ! C’était très
choquant. En effet les hommes
s’enorgueillissaient de leur sexe...Et encore maintenant ils le font.
Il avait des réactions passionnées,
mais savait aussi prendre son temps pour écouter.
Il savait lire, et probablement
écrire. Mais il n’a pas écrit ses paroles, ni ses actes ; il vivait dans
une société où la transmission était
orale. Mais il savait peut-être aussi que les façons de penser et de vivre se
modifieraient ? Ou du moins en avait-il l’intuition ?
Non il n’était pas un
« politique ». Il n’aborde pas le sujet de l’organisation pratique de
la société, ce qui pour nous actuellement peut paraitre gênant.
Il ne dit apparemment pas de mal de
l’occupant, il stigmatise les « profiteurs » de tous bords, cependant
il ne reconnait pas l’empereur romain
comme un dieu. Comme tous ses
contemporains juifs d’ailleurs.
Son message, ce qu’il voulait dire à
ses contemporains, devait être entendu par tous les hommes au travers des
siècles : aimez, aimez : vous-mêmes, les autres, la « création » et l’Origine de cette
création, qu’il désigne comme vivante et aimante.
Avec cela faites une bonne société
humaine : à vous de jouer.
Jean :
« Jésus lui (à Marie Madeleine) dit : « Marie ! »
elle se tourne vers lui et lui dit : « rabbouni ! » se
qui veut dire « maître » dans la langue des juifs. Jésus
reprend : « cesse de vouloir me toucher, je ne suis pas encore
monté vers le père. Va plutôt vers mes frères pour leur dire que je monte vers
mon Père et votre Père vers mon Dieu et
votre Dieu. »
En fait il était « à part »
dans sa société : juif, mais pas tout à fait selon les critères
« officiels ».
Et aujourd’hui serait-il
« chrétien » ? Il est permis d’en douter.
Peut-être dirait-il comme
Gandhi : « je suis hindou, je suis musulman, je suis juif, je suis
chrétien, je suis bouddhiste … »
Françoise Jaisson.


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