samedi 21 octobre 2017

complément...



 
 Un ami nous envoie un extrait de la revue Golias de septembre , qui , curieuse coïncidence , aborde le même sujet  que nous avons fait paraitre sur les textes dits "sacrés".

« La simple répétition de ce qu’a fait  et dit Jésus ne peut être un critère de fidélité à son égard  »
 « Notre temps est tout à fait différent de celui de Jésus et nous le vivons à une dimension mondiale, ce qui n’était pas le cas il y a vingt siècles pour les contemporains de Jésus »

Deux paroles  dans l’Évangile selon Jean sont attribuées à Jésus :

« Il est bon que je m’en aille, car si je ne pars pas,  le Souffle ne viendra pas à vous »
Et :



«  En vérité je vous le dis, celui qui croit en moi,  fera lui aussi les œuvres que je fais ; il en fera même de plus grandes. »


Elles sont  encourageantes , oh, combien !

mercredi 11 octobre 2017

Sacrés ou Saints , ou tout simplement respectables ?





Dès lors qu'affubler un texte du qualificatif « sacré» le rend intangible, et qu'il devient l'infaillible « parole divine », pourquoi faut-il si longtemps pour comprendre que non, décidément non, aucun écrit n'est sacré. 

Les textes premiers, révélateurs d'une culture ou fondateurs d'une religion, sont vénérables. Ce sont les plus précieux des patrimoines de l'humanité. Il est de notre devoir collectif de les conserver, de les reproduire, et, si c'est possible, les dégager de toute altération postérieure à leur premier jet dont on est loin et souvent très loin de disposer aujourd'hui. Et tous sont dignes d'être étudiés. Là-dessus, il n'y a guère de discussion tant qu'un fanatisme religieux ne vient s'y mêler.  

Mais il se trouve que, parmi les textes les plus anciens, plusieurs sont fondateurs de religions. Ils reprennent les paroles d'un ou de plusieurs personnages prestigieux, transmises initialement par voie orale, dans une langue qui n'existe plus ou dans une langue différente de celle des textes les plus anciens dont nous disposons aujourd'hui. Pour les religions respectives, ces personnages sont des « inspirés », prophètes, bodhisattvas, ou Fils de Dieu, auxquels chaque religion attribue sa propre fondation. 

Toutes les religions ont eu, et souvent ont encore, leurs intégristes qui prennent volontiers comme incontestables « paroles de Dieu » certaines des paroles transcrites dans les textes, déclarés fondateurs toujours un certain temps après la disparition de l'inspiré. Il est arrivé qu'à certaines périodes de leur histoire, l'interprétation littérale soit la seule tolérée par les autorités religieuses concernées. Il est aisé d’en retrouver les traces bien longtemps après que cet intégrisme ait cessé de dominer. Un exemple sera pris dans l'actuelle liturgie catholique: Comment peut-on qualifier de « parole de Dleu » des textes bibliques qui ont parfois été écrits par un personnage précis* ou qui sont, plus souvent, des traductions de textes écrits aux premiers siècles de notre ère à partir de textes plus anciens écrits dans, une langue disparue, textes eux-mêmes issus d'une tradition orale, transmise, dans le meilleurs des cas durant plusieurs dizaines d'années**, voire pendant des siècles*** ?

Ainsi les écrits rattachés à l'origine des religions monothéistes restent souvent intouchables et indiscutables, sinon totalement, du moins dans les parties déclarées essentielles par les religieux. « On ne peut en retirer un iota ». - Celui à qui cette phrase est attribuée n'a-t-il pas suffisamment pris de liberté par rapport à la Loi dont il est question pour que l'on comprenne enfin: « que la lettre tue» et que seul « l'esprit vivifie» ? -

Est-il nécessaire de revenir ici sur les horreurs commises au cours de l'Histoire par des religieux au nom de textes sacralisés, voire au nom des inspirés dont ces textes sont censés reproduire la pensée, alors même que ces inspirés avaient été des libérateurs de l'humain?

Non, décidément, aucun écrit n'est sacré au point de lui sacrifier une vie, ni la sienne ni celle d'un autre.