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POUR QUOI JÉSUS ?
Ce 30 décembre 2013,
dans un culte célébré à Jérusalem, il est dit : « Jésus, toi qui
est venu pour effacer les péchés… ». Il est vrai que ce thème remplit des pages d’Épitres
attribuées à Paul et de Jean, mais il
est discret dans les trois premiers évangiles (Matthieu, Marc et Luc).
Jésus est-il vraiment
« l’agneau » du sacrifice destiné à apaiser « la colère des
dieux », non, même pas ! « La colère de Dieu »…la colère
de celui qu’il appelle « Père » ?
Où donc est-on
parti ? Dans quelles horreurs comme
« Bienheureuses fautes !» qui
nous ont mérité un tel Sauveur torturé sur une croix, comme une chauve-souris clouée
sur la porte de l’étable … ?
Jésus est-il venu
pour cela, qui va à l’encontre de toute justice, à l’encontre de tout amour, paternel ou maternel ? Ce sacrifice
serait-il le sens de sa vie, comme le disent Paul et Jean ?
Et sa venue
n’aurait-elle rien à dire aux innocents ?
Certes, qu’il nous
annonce, -comme Mahomet le rappellera à juste titre plus tard quand les chrétiens
l’auront mise au placard-, l’infinie miséricorde de Dieu, cela est
important : Dieu pardonne. Mais il n’a que faire des sacrifices !
Jésus n’est-il
pas d’abord venu pour sauver Israël ?
D’ABORD étant pris
ici dans ses deux sens : principalement, et, au départ.
Si Jérusalem avait
écouté ce Messie, elle n’aurait pas été détruite en 72. Non parce qu’elle
n’aurait plus péché, Jésus ne prêche guère la morale, Moïse s’en est chargé avant
lui. Jérusalem a été détruite parce qu’elle a recouru aux armes, ce que récuse
Jésus. Jésus fait écho, en ce temps et au Moyen-Orient à l’exhortation
visionnaire du Bouddha, cinq siècles auparavant, dans cette Inde alors si
lointaine : « N’utilisez pas les armes ! »
Dépassant la Loi de Moïse sans l’abolir,
Jésus propose une tout autre façon de vivre, un « Royaume de Dieu » qui
ne repose pas sur la culpabilité et la peur du châtiment, mais sur l’amour des
uns pour les autres, un « royaume » où il n’y a plus ni maître
ni serviteur.
Jésus est venu dire
que son Père est amour et que tout être humain est appelé à devenir comme lui
parfaitement aimant ce qui est autre chose que de devenir parfaitement moral.
Étymologiquement, le
péché, « peccatum », c’est la faute, l’erreur. Si Jésus « prend
sur lui le péché », tout au plus cela peut-il être compris dans le sens où
Jésus vient, parmi d’autres, corriger les erreurs de l’humanité ; et Dieu
sait combien elles étaient nombreuses alors!
Mais l’humanité est encore
dans l’erreur quand elle se déchire en
guerres multiples pour, comme le suggère le diable dans sa dernière tentation,
« avoir le pouvoir sur toutes les nations ». L’humanité est toujours dans
l’erreur quand elle donne le pouvoir à l’argent et déchire la solidarité entre
les humains au lieu de l’étendre à tous, détruisant ainsi aussi bien
l’individu, qui se retrouve seul, que la société qui perd alors tout sens et
court à sa perte.
Tentant
jusqu’au bout d’être écouté comme Messie par les juifs et ayant échoué dans ce
destin restreint, Jésus finit comme prophète pour le monde entier.
Condamné d’avance par ceux qui dominaient la
société juive du temps, il sera exécuté comme tant d’autres prophètes venus ou
à venir.
Sera-t-il un jour écouté
par ce « monde chrétien », aujourd’hui dominant sur Terre et tellement
soumis aux « démons » de l’argent ?
Par bonheur le message de Jésus a
largement débordé le cercle des chrétiens !

